Assis toi sur ma bite, et causons

Finir la semaine avec un véritable one man show signé Luchini c'est presque jouissif! Pour reprendre les mots de notre cher Fabrice: "c'était hallucinant"! Seul sur scène, armé d'une pile de bouquins, deux chaises et une table, Robert (prénom de l’ancien garçon coiffeur devenu Fabrice) décide de faire le point.

"Le point sur Robert" est un sublime exercice où Luchini nous livre ses avis, ses sentiments, ses doutes, ses anecdotes à travers les lectures d'auteurs qu'il apprécie. De Paul Valéry à Roland Barthes en passant par le Chrétien de Troyes, Molière, Céline et La Fontaine sans oublier un clin d’œil à Nietzsche et un autre à Rimbaud: tout y passe. Ce qui m'épate c'est sa facilité à lier du Nietzsche à du Molière (en intégrant une imitation de Johnny) et toujours trouver une cohérence entre eux. A la fois distingué et insolent à souhait, touchant mais agaçant, Luchini drague et provoque son public avec succès: j'aime sa folie!

Habituellement, je ne me serai pas taper du Valéry en frontal mais c'est fait avec tellement de talent et de subtilité que c'était un plaisir...Il passe au scanner chaque phrase de ses auteurs préférés, donne du mouvement à l'écriture et du corps aux virgules et sans oublier son humour tordant. Faire de l'humour en s'inspirant de Barthes et les autres était un pari audacieux mais un pari largement gagné. Ses aveux sur la manière dont il osa un jour approcher Roland Barthes à l’issue d’un de ses cours au Collège de France est un délice d'une drôlerie exquise.

Et puis réussir à faire reprendre en cœur par le public la fameuse phrase de Jean Genet: "Assis toi sur ma bite, et causons"...chapeau bas! Cet homme est formidable. Au lieu de vous mettre un extrait du spectacle, je vous laisse avec un autre personnage de talent: Stéphane Guillon qui nous fait un drôlement beau portrait de Luchini.

Stephane Guillon  -  Fabrice Luchini
envoyé par studiocanal

Pour les retardataires, il joue encore jusqu'au 13 Mars à l'Espace Pierre Cardin. Je vous accompagne si l'idée de vous taper du Valéry et du Nietzsche tout seul vous fait peur!